ah la ville...

Un peu d'urbanisme pour les incultes... et quelques autres choses...

mercredi, février 01, 2006

Les problématiques de la banlieue parisienne : l'exemple d'Epinay-sur-Seine (93)

La Ville d’Epinay-sur-Seine, 46.658 habitants, se situe sur les bords de Seine, en frange ouest du Département de Seine-Saint-Denis, en limite du Val d'Oise et des Hauts de Seine. Bien desservie par les transports en commun (lignes SNCF, RER), elle se positionne sur l'axe de développement du triangle Paris / Cergy-Pontoise / Roissy en France.

La commune appartient au territoire de l'Etablissement Public d'Aménagement Plaine de France, et fait partie intégrante de la Communauté d'Agglomération Plaine Commune.

A compter de la fin des années 50 la construction de grands ensembles de logements essentiellement sociaux dans les différents quartiers d’Epinay (Orgemont, La Source-Les Presles, îlot 77 av. d’Enghien) a créé une rupture avec l’urbanisme traditionnel de la ville en effaçant les trames viaires et parcellaires facilement identifiables. Dans la même période les interventions sur le centre-ville ont totalement effacé le bourg historique existant, en s'appuyant sur un urbanisme de dalle aujourd’hui en situation d’échec et qui isole le centre-ville de son environnement et des grands axes qui l’entourent.

Si aujourd’hui une partie importante du territoire de la commune est occupée par un tissu pavillonnaire, son image est profondément marquée par l’habitat collectif dense (47% de logements locatifs sociaux), qui accueille plus de 80% de la population. Traversés par les infrastructures routières (RN14, RN310) et ferrées, les quartiers sont mal reliés entre eux, isolés les uns par rapport aux autres, et parfois tournés vers des polarités extérieures plus accessibles (vers Argenteuil ou Enghien notamment).

Le Centre-ville, longé par les routes nationales, traversé par une voie unique, et bordé de façades aveugles, se trouve quant à lui en situation d'évitement. En outre, sa complexité urbaine, induite par l'urbanisme de dalle (complexité des adressages, circulation labyrinthique, division de propriété en volume…), rend son usage et sa gestion difficiles ; de nombreux espaces sont dévalorisés et dégradés. Les activités économiques et commerciales sont en situation de très grande fragilité. Deux des trois niveaux de boutiques du centre commercial Epicentre sont aujourd’hui fermés ; l'ensemble d'immeubles de bureaux "Intégral" est en friche. Souffrant de l'absence de "locomotive", du manque de desserte et de visibilité, l'offre commerciale locale est aujourd'hui en perte de vitesse et est plus proche de l'offre de proximité que de celle d'un véritable centre-ville. Le centre-ville ne bénéficie par ailleurs pas de véritable lieu d'animation structurant : les Berges de Seine restent confinées ; les équipements sont souvent peu visibles ou sous-dimensionnés et ne peuvent que difficilement bénéficier d'une véritable notoriété.

Epinay-sur-Seine, et plus particulièrement son centre-ville, enregistre une baisse démographique et une paupérisation de sa population, dont le taux de chômage atteint les 20%. Les secteurs de grands ensembles (Orgemont, La Source/Les Presles, le Centre-ville) font face à une certaine dégradation de leurs parcs de logements et à des phénomènes de délinquance préoccupants (le quartier d'Orgemont, notamment, a été déclaré prioritaire à l'échelle nationale pour le traitement de la délinquance).

Epinay-sur-Seine bénéficie aussi d'atouts et de potentiels de développement. Les Berges de Seine, préservées de toute construction, font l'objet de travaux de valorisation et constituent ainsi un patrimoine d'intérêt majeur représentant un fort potentiel d'attractivité. De plus, la ville se situe sur l'axe du futur tramway "SDEV" (Saint-Denis – Epinay-sur-Seine – Villetaneuse), ainsi que sur celui de la "tangentielle Nord" (tangentielle ferrée reliant Noisy-le-Sec à Sartrouville). Ces liaisons nouvelles donneront lieu à la refonte de deux pôles gare situés sur le territoire de la commune (la gare "Epinay-sur-Seine" et la gare "Epinay-Villetaneuse") et permettront de drainer une activité nouvelle. L'amélioration des liaisons avec Paris et les principaux pôles de la région permettra la redynamisation de l'activité et de l'emploi.


Cette réalité urbaine contrastée et socialement lourde avait justifié le classement de la quasi totalité du territoire communal en procédure Grand Projet de Ville (GPV), dont la convention cadre a été signée en juin 2001.

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